Antijudaïsme et antisémitisme dans l’Algérie coloniale

Le mercredi 17 avril 2019, Geneviève Dermenjian, maître de conférences honoraire de l’Université d’Aix Marseille, était de passage par Dijon. Elle a bien voulu nous partager les résultats de ses recherches sur l’antijudaïsme (opposition à la religion juive) et l’antisémitisme (racisme à l’égard des Juifs) dans l’Algérie coloniale.

Elle a notamment expliqué que le décret Crémieux (24 octobre 1870), en imposant la naturalisation de Juifs, a ouvert la voie à un antisémitisme électoral utilisé par des candidats pour gagner une élection dans les villes, où habitaient la majorité des Juifs.  LDH, LICRA, un certain nombre de préfets, etc… ont lutté contre cet antisémitisme.

L’antisémitisme s’est également développé chez les Musulmans et pour plusieurs raisons : leurs relations historiquement complexes avec les Juifs, le fait que leurs anciens dhimmis (protégés et soumis à un impôt spécifique) de la période ottomane bénéficient d’un statut supérieur au leur ; la question palestinienne a ensuite augmenté leur hostilité.

Comme les autres formes de discrimination, l’antisémitisme, pratiquement présent en Algérie durant toute la période française, fut plus fort dans les périodes de crise de la fin du XIX ème siècle (1895-1898) et des années 1930. Il a parfois pris des formes violentes, par exemple à Mostaganem et Oran en 1897, à Constantine en 1934 et à Alger en 1936.

Pendant la guerre d’Algérie, les Juifs rejoindront en très petit nombre les rangs du FLN ou de l’OAS. En 1962, ils partiront vers la France.