Mémoires d’un bidonville dijonnais : La Charmette

Cette exposition a été élaborée dans le cadre d’une l’animation en 2007 et 2008 sur les mémoires de ce  bidonville dijonnais.Elle s’intèDSCN1867DSCN2575gre dans le croisement des mémoires locales sur les immigrations. Ce “ village nègre”, au nord de Dijon, était en effet habité par 150 personnes, venues d’Algérie et du Maroc (notamment des cousins de Tirailleurs marocains dont le 5° Régiment avait été dissous, à Dijon, en 1965). Auparavant ce bidonville avait été habité par des gens du voyage.   Détruit en 1972 dans le cadre d’une politique nationale contre ces bidonvilles mais aussi suite à un dramatique incendie, les modalités de relogement de ses habitants avaient suscité une protestation active à Dijon. 35 ans après, la Maison de la Méditerranée avait collecté et croisé les témoignages d’anciens habitants du bidonville, d’origine maghrébine et tzigane, de leurs voisins de travailleurs sociaux et de militants de l’époque. Son emplacement était exactement celui de l’actuel lycée Charles de Gaulle, dans lequel la Maison de la Méditerranée avait posé l’exposition “ mémoires d’un bidonville dijonnais”.

Les problèmes des bidonvilles d’aujourd’hui sont très différents du fait des phénomènes qui n’existaient pas en 1972 (chômage, illégalité des séjours) mais le scandale que représente leur existence et la violence qui accompagne trop souvent leur résorption, risque de marquer durablement les mémoires d”enfants qui en sont témoins et qui, dans la diversité de leurs cultures d’origine, sont pour la plupart appelés à être les citoyens de la France de demain

Cette exposition de 2007 et 2008 a fait l’objet d’une restitution le 5 décembre 2013 à Matignon à la demande du Préfet Régnier, délégué interministériel pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans-abri ou mal logées (DiHAL) qui avait demandé à la Maison de la Méditerranée de présenter son expérience d’animation sur les mémoires dijonnaises du bidonville de La Charmette. Cette présentation s’est faite dans l’atelier « Bidonvilles en France : une histoire qui se répète ? » (dans la salle de projection du Premier ministre !) qui réunissait 110 acteurs de terrain, des associations, des administrations, des élus, des chercheurs, pour échanger sur le problème actuel de l’habitat indigne.

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