Ahmet Altan et la prison

Le 26 novembre 2021, dans le cadre des Nuits d’Orient, la Maison de la Méditerranée était partenaire des Mousquetextes et de la Maison Maladière pour une soirée autour du livre « Je ne reverrai plus le monde » de l’auteur turc Ahmet Altan.

Environ 40 personnes (un petit peu moins !) y ont participé.

Jean et Robert, des Mousquetextes, avaient sélectionné des passages du livre. Ils nous les ont lus avec une grande intensité. Nous étions en prison avec Ahmet Altan… Puis Muriel et Marie-Françoise, du Cercle des Lecteurs de la Maison de la Méditerranée, ont animé un échange.

Quelques aspects du livre mis en lumière au cours de cette soirée :

– l’arbitraire : une simple dénonciation vous met en prison pour une durée imprévisible

– l’arbitraire encore dans les décisions prises par les juges

– de l’inhumanité, mais aussi de l’humanité, chez les gardiens, les soignants

– des situations improbables, comme le fait que deux croyants et un incroyant puissent échanger, s’écouter et même prier ensemble

– la perte de l’identité avec l’absence de miroir dans la cellule : on ne voit plus jamais son visage et on ne sait plus vraiment qui on est

– les inventions pour réussir à savoir quelle heure il est, et reprendre possession du temps

– les paradoxes : Ahmet Altan est privé de liberté mais il réussit à écrire trois livres pendant les cinq années de son incarcération ; le texte de « Je ne reverrai plus le monde » pourra sortir de prison et être publié pendant l’incarcération

– l’évasion par la lecture et l’écriture.

Merci aux Mousquetextes et à la Maison Maladière d’avoir permis cette soirée riche !